Interview pour Aatur magazine lors de mon exposition à Marseille (2015):
Pourquoi avoir choisi le médium photographique ? Que représente-il pour vous ?
La sensation de maîtriser le temps. C’est une illusion évidemment et même une frustration mais lorsque j’ai cet objet dans les mains, c’est la sensation de contrôle qui prime.
Nous ne pouvons pas contrôler le temps qui passe, qui s’écoule et se dérobe sous nos yeux, mais avec cet objet magique à un moment donné, je choisis d’arrêter mon univers, ma vie.
Je suis également issue d’une famille d’artistes en tous genres, peintres, musiciens, chanteurs et photographes amateurs. D’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours été entourée de photos. La passion pour l’objet magique ce<se transmet visiblement ; mon grand-père à mon père et maintenant à moi.
Sans vouloir rentrer dans les clichés ;), j’aime capturer un moment, un instant. Je suis à la fois acteur et spectateur de ma vie et de la vie des autres.
Nous ne pouvons pas contrôler le temps qui passe, qui s’écoule et se dérobe sous nos yeux, mais avec cet objet magique à un moment donné, je choisis d’arrêter mon univers, ma vie.
Je suis également issue d’une famille d’artistes en tous genres, peintres, musiciens, chanteurs et photographes amateurs. D’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours été entourée de photos. La passion pour l’objet magique ce<se transmet visiblement ; mon grand-père à mon père et maintenant à moi.
Sans vouloir rentrer dans les clichés ;), j’aime capturer un moment, un instant. Je suis à la fois acteur et spectateur de ma vie et de la vie des autres.
A votre avis, à quel moment les choses ont changé pour vous, artistiquement et humainement ?
Il n’y a pas eu un seul et unique déclic. Plusieurs étapes de ma vie ont contribué à me faire devenir ce que je suis maintenant, et d’autres à l‘avenir, m’influenceront et me permettront de progresser et d’évoluer.
Évidemment l’adolescence a été une étape. C’est à ce moment que j’ai investi la photographie d’un point de vue artistique et non plus uniquement comme machine à souvenirs. Étant réunionnaise, au moment du choix des études j’ai du trancher : je partirai en France Métropolitaine pour apprendre la photographie.
Lors de mes études, ma sensibilité a changé et s’est enrichie de ce que j’ai pu découvrir en Métropole et lors de ma formation.
« Photographie institutionnelle et d’entreprise », telle est la spécialisation que j’avais choisie au cours de ma dernière année d’études. J’ai réalisé quelques beaux projets dans ce domaine dont l’expérience professionnelle me marquera toujours, mais les sensations et l’excitation ressenties lors de projets avec des conceptions plus artistiquement décalées m’ont rapidement manquées.
La dernière étape est celle de mon arrivée à Montpellier, où, submergée par un château délaissé, je me suis lancée dans une série photographique contant l’histoire d’un esprit esseulé.
Évidemment l’adolescence a été une étape. C’est à ce moment que j’ai investi la photographie d’un point de vue artistique et non plus uniquement comme machine à souvenirs. Étant réunionnaise, au moment du choix des études j’ai du trancher : je partirai en France Métropolitaine pour apprendre la photographie.
Lors de mes études, ma sensibilité a changé et s’est enrichie de ce que j’ai pu découvrir en Métropole et lors de ma formation.
« Photographie institutionnelle et d’entreprise », telle est la spécialisation que j’avais choisie au cours de ma dernière année d’études. J’ai réalisé quelques beaux projets dans ce domaine dont l’expérience professionnelle me marquera toujours, mais les sensations et l’excitation ressenties lors de projets avec des conceptions plus artistiquement décalées m’ont rapidement manquées.
La dernière étape est celle de mon arrivée à Montpellier, où, submergée par un château délaissé, je me suis lancée dans une série photographique contant l’histoire d’un esprit esseulé.
Quelles sont vos influences passées et celles d’aujourd’hui (artistiques ou non) ?
Beaucoup de photographes m’inspirent, comme Philippe Ramette ou Gregory Crewdson pour leur travail de mise en scène.
J’aime également les « paysages désertiques » de Jérôme Brézillon et ceux de Raymond Depardon réunis dans son livre « Errance » ; ou la série « Uncommon Places » de Stephen Shore.
J’aime également les « paysages désertiques » de Jérôme Brézillon et ceux de Raymond Depardon réunis dans son livre « Errance » ; ou la série « Uncommon Places » de Stephen Shore.
Pour ma série au « château délaissé » j’ai longuement observé les images de Thomas Jorion et Thodoris Tzalavras pour m’imprégner de l’ambiance retranscrite dans leurs images.
Pour les portraits, le premier qui me vient à l’esprit est Paolo Roversi. Son étude de la lumière, des textures et des couleurs me laisse toujours sans voix.
Pour les portraits, le premier qui me vient à l’esprit est Paolo Roversi. Son étude de la lumière, des textures et des couleurs me laisse toujours sans voix.
Quels sont vos sujets de prédilection ? Comment organisez-vous vos séances photos ?
L’homme, la nature, la nostalgie, la solitude, l’espoir.
Mes sujets dépendent beaucoup de ce que je ressens à un moment donné.
Je ne peux pas photographier l’amour et l’entraide si je me sens seule et désemparée dans un monde de fous.
Je ne peux pas photographier la misère si la chaleur de l’espoir enivre mon univers.
On choisit de faire telle photo ou telle série en fonction de ce qui se passe en nous.
Évidemment c’est un peu nombriliste, l’amour et le désespoir existent quoiqu’il se passe à chaque instant et partout dans le monde, mais je ne peux essayer de transmettre de réelles émotions par le biais de mes images que lorsque je les vis et y crois sincèrement.
Mes sujets dépendent beaucoup de ce que je ressens à un moment donné.
Je ne peux pas photographier l’amour et l’entraide si je me sens seule et désemparée dans un monde de fous.
Je ne peux pas photographier la misère si la chaleur de l’espoir enivre mon univers.
On choisit de faire telle photo ou telle série en fonction de ce qui se passe en nous.
Évidemment c’est un peu nombriliste, l’amour et le désespoir existent quoiqu’il se passe à chaque instant et partout dans le monde, mais je ne peux essayer de transmettre de réelles émotions par le biais de mes images que lorsque je les vis et y crois sincèrement.
Chaque séance photo s’adapte au thème, au lieu et aux personnes mobilisées pour le projet.
Toutefois, et c’est l’héritage de mes études, les images que je réalise doivent être travaillées dans la patience et dans la maitrise des réglages, du cadrage et de la lumière. Le but n’est pas de consommer la pellicule ou la place dans la carte mémoire, mais de prendre le temps de construire une image qui a du sens.
Toutefois, et c’est l’héritage de mes études, les images que je réalise doivent être travaillées dans la patience et dans la maitrise des réglages, du cadrage et de la lumière. Le but n’est pas de consommer la pellicule ou la place dans la carte mémoire, mais de prendre le temps de construire une image qui a du sens.
Que pensez-vous de l’art contemporain ?
La définition de l’art contemporain et ce de qu’il englobe ou non reste vaste ; ses limites et ses normes restent également floues. Nous avons dorénavant accès à une multitude de procédés, de médias et de moyens possibles pour exprimer au plus proche ce que l’on a en tête.
Cette multitude de possibilités laisse donc place à de nombreuses œuvres diverses et variées qui touchent à leur manière les spectateurs.
Je n’aime pas juger ou incriminer, l’avantage d’avoir cette diversité d’œuvres nous permet d’avoir le choix, de nous inspirer et de voyager à travers des sujets et des procédés qui nous parlent et qui font écho en nous. Chaque être humain, avec son passé et sa sensibilité sera plus ou moins touché par une œuvre.
Je n’aime pas juger ou incriminer, l’avantage d’avoir cette diversité d’œuvres nous permet d’avoir le choix, de nous inspirer et de voyager à travers des sujets et des procédés qui nous parlent et qui font écho en nous. Chaque être humain, avec son passé et sa sensibilité sera plus ou moins touché par une œuvre.
La finalité est de pouvoir puiser ce qui nous enrichit, ce qui nous transporte et nous émeut.
Développez vous des projets artistiques avec d’autres artistes ?
Ayant beaucoup déménagé en France je n’ai malheureusement pas pour l’instant pu me créer un cercle d’artistes. Pendant ma formation nous avons réalisés<réalisé des projets en commun ; exposition, série, partage d’opinion et de technique< au pluriel ? pour évoluer, mais depuis mon diplôme, je n’ai pas encore eu cette opportunité, cette chance.
Je suis installée à Montpellier depuis moins d’un an mais les choses ici sont très dynamiques et j’ai déjà pu faire de belles rencontres. J’espère que cela pourra aboutir sur du partage, de l’entraide et de belles expériences.
Quels sont vos futurs projets et expositions ?
J’ai une exposition prévue à Marseille fin octobre (vernissage le 23) sur le Vieux-Port.
Je vais y présenter trois projets :
. un reportage sur la vie communautaire du port de l’Olivette, un petit port de plaisance situé au Cap d’Antibes où s’y réveille chaque printemps un petit coin de paradis.
. une balade nostalgique dans le Suquet (vieux quartier de Cannes). On déambule entre les petites ruelles escarpées, les pots de fleurs, les vieilles briques et les commerces.
. le projet au château avec l’ouverture au monde d’un esprit enfermé, la joie qu’il exprime et la folie qui l’étreint.
En janvier 2016 va commencer un très beau projet en partenariat avec la Grotte de Clamouse.
Je mettrai en scène une jeune princesse au départ terrifiante mais finalement fragile, perdue et emprisonnée dans la grotte.
Avec Aartur, nous souhaitons soutenir les jeunes artistes et artistes émergents. Auriez-vous un message ou un conseil à leur transmettre ?
N’ayez pas peur ! Le talent et la persévérance finissent toujours par être reconnus.
Croyez en vous, en vos idées et en vos projets ; ils sont uniques tout comme vous, le tout est d’avoir le courage, la patience et la motivation de faire découvrir votre travail, votre opinion !
Croyez en vous, en vos idées et en vos projets ; ils sont uniques tout comme vous, le tout est d’avoir le courage, la patience et la motivation de faire découvrir votre travail, votre opinion !